dimanche 21 décembre 2014

TIWIZI : « ensemble », « solidarité »

TIWIZI, un documentaire participatif sur l’Adaptation au Changement Climatique 

TIWIZI Ensemble pour l’adaptation au changement climatique Un documentaire participatif réalisé par la communauté d’Iguiouaz
Une oasis est un environnement complexe, caractérisé par l’interdépendance entre la communauté et l’écosystème et par la rareté structurelle des ressources naturelles. Les communautés oasiennes du Maroc sont très vulnérables face au changement climatique, leurs conditions de vie sont menacées et les forces vives de la jeunesse disparaissent peu à peu. Ces communautés sont confrontées au défi de s’adapter.
Avec l’appui de partenaires locaux, nationaux et internationaux, l’oasis d’Iguiouaz prépare un projet d’adaptation communautaire, en se basant sur l’expérience et les connaissances locales.
TIWIZI (qui signifie « ensemble », « solidarité », en langue locale tamazighe) est un documentaire participatif réalisé par les membres de la communauté d’Iguiouaz pour partager leur contribution à l’adaptation au changement climatique. La mobilisation inclusive et la solidarité sont des forces majeures pour les communautés vulnérables, face au changement climatique. Mais ces communautés ont besoin d’un soutienpour s’adapter de manière durable.
TIWIZI a été réalisé en Mars 2010 dans l’Oasis d’Iguiouaz (Maroc), dans l’objectif d’apporter un témoignage sur la contribution de cette communauté à l’Adaptation au Changement Climatique.
Le projet a été mis en oeuvre de manière à permettre aux membres de la communauté de partager leurs connaissances, leurs savoir-faire et leurs idées, au cours d’ateliers d’échanges sur le changement climatique et l’adaptation, et au cours d’ateliers audiovisuels.
Avec l’appui de :
  • Association TIFLIT d’Iguiouaz
  • Fonds d’Innovation AfricaAdapt pour le Partage de connaissances
  • Le Programme Community-Based Adaptation (Programme des Nations Unies pour le Développement / Fonds pour l’Environnement Mondial / Programme de Micro-Financements du FEM / Volontaires des Nations Unies)
  • Le Programme de Sauvegarde et de Développement des Oasis du Sud marocain (POS) (Agence pour la Promotion et le Développement Economique et Social des Provinces du Sud du Royaume / PNUD)
  • Afrique in Visu
Visualiser le documentaire à l’adresse : http://www.vimeo.com/12918408

dimanche 14 décembre 2014

Voyage d’étude national : contribution de la société civile au développement local des oasis
Dans le cadre du Plan d’actions concerté des oasis (PACO 3), l’AOFEP point focal RADDO au Maroc a organisé un voyage de partage d’expériences entre acteurs oasiens à destination de l’oasis de Figuig du 19 au 22 septembre 2014.
Ce voyage d’étude a porté sur la contribution de la société civile au développement local des oasis et a permis le déplacement de 10 acteurs associatifs oasiens des provinces de Tinghir et Errachidia vers Figuig.
Le programme s’est focalisé sur les associations et coopératives de l’oasis de Figuid ayant une expérience significative dans le développement local.
Le premier échange s’est fait autour des projets de l’association Attadamoun qui agit pour le développement à Meski (Errachidia). Ces activités touchent particulièrement le pré-scolaire et l’artisanat féminin. Les participants ont été accueilli par le maire et les associations de Figuig qui avaient organisé une réception à cette occasion.
Ce moment a permis de mettre l’accent sur l’importance des partenariats entre les associations des différentes régions oasiennes, les institutions étatiques et les partenaires internationaux.
Les deux journées passées à Figuig ont été consacrées aux rencontres des associations locales et à la découverte de leurs parcours et de leurs expériences. Chaque visite comportait une présentation de l’association hôte, son parcours, ses projets et ses activités. A chaque fois, un débat a permis d’enrichir les échanges entre participants par le partage d’informations sur les forces, les faiblesses, les contraintes et les solutions rencontrées lors de la mise en œuvre d’activités identiques.
Les deux journées de travail ont été clôturées par une visite touristique de l’oasis de Figuig avec la présentation de sa biodiversité, véritable richesse de la région, ses systèmes de distribution d’eau et sa palmeraie. 


Source: Site web RADDO

dimanche 30 novembre 2014

Réchauffement climatique : le Maroc plus que jamais concerné !


Réchauffement climatique : le Maroc plus que jamais concerné ! Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a déposé son rapport sur l’évaluation du changement climatique depuis 2007. Certains points soulevés par ce rapport des experts du Giec ont de quoi inquiéter. Le document révèle que la température moyenne globale à la surface de la planète a gagné 0,85°C entre 1880 et 2012. Les trois dernières décennies ont été successivement les plus chaudes, alors que l’acidité des océans a augmenté de 26%, en raison de l’absorption d’une partie des émissions de CO2 (30%). Sur ce point, l’Agence américaine océanographique et atmosphérique a révélé que septembre 2014 a été le mois de septembre le plus chaud du monde sur terre et à la surface des océans depuis le début des relevés de température en 1880. Au Maroc, ce sont surtout les oasis qui sont menacées par le changement climatique, certaines d’entre elles ont été déclarées zones sinistrées en raison de la sécheresse. Lire l’article complet sur le site d’information www.lematin.ma ------------ Réchauffement climatique Le Maroc plus que jamais concerné ! Publié le : 5 novembre 2014 - Samir Benmalek, LE MATIN Somment-mondial-sur-le-climat.jpg Au Maroc, ce sont surtout les oasis qui sont menacées par le changement climatique, certaines d'entre elles ont été déclarées zones sinistrées en raison de la sécheresse. Ph. DR «Nous avons peu de temps avant que la possibilité de rester sous les 2°C ne disparaisse», a déclaré Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), qui a réalisé la plus complète évaluation du changement climatique depuis 2007. La communauté internationale s'est fixé comme objectif de maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C, afin de limiter les impacts du changement climatique déjà à l'œuvre et dont la vitesse est inédite. Pour garder le cap des 2°C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d'azote) doivent être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et disparaître totalement d'ici 2100, estiment les scientifiques. En attendant, certains points soulevés par le rapport des experts du Giec ont de quoi inquiéter. Le document révèle que la température moyenne globale à la surface de la planète a gagné 0,85°C entre 1880 et 2012. Les trois dernières décennies ont été successivement les plus chaudes, alors que l’acidité des océans a augmenté de 26%, en raison de l'absorption d'une partie des émissions de CO2 (30%). Sur ce point, l'Agence américaine océanographique et atmosphérique a révélé que septembre 2014 a été le mois de septembre le plus chaud du monde sur terre et à la surface des océans depuis le début des relevés de température en 1880. Le Maroc plus concerné que jamais Les émissions annuelles de gaz à effet de serre sont plus élevées que jamais. En 2010, elles ont atteint 49 gigatonnes d'équivalent CO2, ce sont les plus importantes de l’histoire. Les rédacteurs du rapport soulignent à ce sujet que «Le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre aura des impacts graves, étendus et irréversibles. Les vagues de chaleur seront plus fréquentes, les vagues de froid moins fréquentes sur la majeure partie de la planète». Plus grave et en raison de la modification du cycle des précipitations, plus rares, mais plus violentes, les rendements agricoles sont négativement impactés et, en conséquence, la sécurité alimentaire sera menacée, notamment dans les régions dépendant de la pêche. La baisse des ressources en eau potable dans les régions subtropicales sèches est potentiellement source de conflits armés et sera à l’origine de la hausse des déplacements de population, selon le rapport du Giec. Des efforts «ambitieux» de réduction de gaz à effet de serre feraient baisser de 0,06 point le taux mondial de croissance, estimé entre 1,6 et 3% par an au cours du 21e siècle, mais «plus nous attendons pour agir, plus ce sera coûteux», avance le Giec. Au Maroc, le ministère délégué chargé de l'Environnement révèle que les projections climatiques prévoient tout au long du XXIe siècle une aggravation de la situation des températures, ainsi qu'une diminution des pluies estimée entre 3 et 30% selon les régions, avec les conséquences que l'on devine dans un pays où l'agriculture représente 15% du PIB et 40% pour l’emploi. L’analyse des données climatiques du Maroc, selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le quart de siècle passé met en évidence une grande variabilité du climat du pays, avec des tendances au réchauffement et au déficit pluviométrique. Globalement, la température de l’air au Maroc, toutes saisons confondues, a augmenté en moyenne de +0,6 à +1,4°C selon les régions, au cours des 40 dernières années. Cette augmentation a été surtout effective depuis les années 80 et 90. Le Maroc a signé plusieurs conventions et traités sur le climat Pour faire face à cette situation, le Maroc a procédé à la signature de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992 à l’occasion du Sommet de la terre de Rio, rappelle le ministère. Depuis sa ratification en 1995, le Royaume n’a cessé de contribuer activement aux travaux des négociations et des organes de la Convention. Il a signé aussi le Protocole de Kyoto en 1997 et l’a ratifié en 2002. - See more at: http://www.lematin.ma/journal/2014/rechauffement-climatique_le-maroc-plus-que-jamais-concerne--/211755.html#sthash.Wt7Q03tc.dpuf

dimanche 23 novembre 2014

Les oasis du Maroc en danger

Les oasis sont en danger, c’est un fait. Et même si les transformations économiques et sociales continuent d’aggraver le phénomène, aucune mesure n’a réellement été prise en dépit des nombreuses études et recommandations. Un tel laisser-aller risque de conduire ces havres, autrefois réputés de paix et de prospérité, à un état de désolation et de dégradation avancé, bouleversant ainsi tout un écosystème pourtant fertile et lucratif.
oasis
L’Aménagement du territoire en fait aujourd’hui sa cause et une priorité nationale. Dans une étude spécialement consacrée aux oasis, ce département érige une véritable stratégie de développement qui, si elle était appliquée dans les règles de l’art, permettrait de sauver ce patrimoine. Aussi, la réussite du programme d’aménagement et de réhabilitation des oasis s’inscrit dans une optique de développement durable, est-il indiqué dans le document.
La réhabilitation des oasis est une préoccupation axée principalement sur la problématique de l’eau. En effet, l’eau devient de plus en plus rare. Les raisons sont multiples: sécheresse, augmentation des besoins, pompage abusif des nappes au-delà de la capacité du milieu. La pénurie des ressources hydrauliques est ainsi un enjeu majeur pour les espaces oasiens qui connaissent un déséquilibre entre l’accroissement de la population et les ressources en raison de l’absence d’un ajustement entre la capacité du milieu et le peuplement. Ce stress hydrique a pour conséquence l’affaiblissement des arbres et la prolifération du bayoud, maladie qui détruit les palmiers dattiers. Les auteurs de l’étude reviennent aussi sur les multiples causes qui sont à l’origine de cette débâcle. Et c’est le système traditionnel d’appropriation et de distribution de l’eau qui est principalement mis en cause. Il met en place, selon les enquêteurs, des situations de rente inacceptables qui neutralisent toute possibilité d’amélioration culturale. Et les 2% d’espaces cultivés sont malmenés par le sur-pompage des nappes. Et cerise sur le gâteau, les prélèvements effectués par les nouvelles exploitations installées en périphérie des palmeraies se font au détriment de la palmeraie. Les comportements traditionnels y résistent plus fortement qu’ailleurs. Tous les facteurs jouent dans ce sens: forte ruralité, analphabétisme féminin élevé, carence des équipements en tout genre, relève l’étude réalisée par le département de l’Aménagement du territoire.
En revanche, note avec satisfaction le rapport, la part des transferts des RME représente environ 60% des revenus monétaires. Cet apport financier régulier est donc la principale base économique. Parmi les actions stratégiques proposées pour redresser la situation, la reconversion progressive de l’agriculture oasienne par l’agriculture paysagère et le développement de l’agriculture bio. Il s’agit aussi de veiller à l’économie de l’eau en inversant la posture par la dotation selon la demande et selon les vocations de chaque bassin. Il faudrait aussi veiller à la réduction de la pression démographique au niveau de la palmeraie par la consolidation des centres, en termes de services publics et de services d’intérêt économique général, pour qu’ils assurent un emploi de proximité et deviennent des lieux de production de valeur ajoutée. La coopération internationale doit aussi être mobilisée pour la sauvegarde des écosystèmes et la préservation de la biodiversité de ce cachet architectural et patrimoine local. Enfin, la mise en place des conditions de promotion d’un tourisme oasien pourrait contribuer à les faire émerger en tant que niche potentielle.
Cohérence horizontale
Pour ce qui est des mesures institutionnelles d’accompagnement, l’étude conseille de renforcer la cohérence horizontale des programmes de développement en agissant au niveau des sous-bassins. D’autre part, il faut mener de pair une planification socio-économique et un aménagement du territoire en instaurant de nouveaux outils de planification (contrats-plans et contrats-programmes). Pour rappel, les espaces oasiens correspondent aux bassins versants du Ziz-Gheriss et du Draâ de même que les régions intermédiaires. En tout, quelque 8 millions d’hectares constituent la plupart des oasis du pays, soit près de 90% du patrimoine phoénicicole.

Fatiha Nakhli

dimanche 9 novembre 2014

dimanche 2 novembre 2014

L’or brun du désert, ou quand la datte du Maroc se met à l’heure de l’agri-business

Par  - Mis à jour le 19 janvier 2014, à 07h10 - Publié le 

L’or brun du désert, ou quand la datte du Maroc se met à l’heure de l’agri-business

Par  - Mis à jour le 19 janvier 2014, à 07h10 - Publié le 
dattes maroc 
© rouaud
[ARTICLE PUBLIE LE 23-12 MISE A JOUR AVEC INTERVIEW AUDIO] Le Maroc veut partir à la reconquête de son marché de la datte dont il doit importer 30 000 tonnes tous les ans. Un vaste plan de développement dans la zone des oasis a été lancé depuis 4 ans à la fois pour soutenir l'agriculture traditionnelle mais aussi miser sur des exploitations intensives. Reportage au sud-est de l’Atlas marocain entre cultures millénaires, oued, oasis et séquenceur ADN.
Le deux pieds solidement plantés dans la terre ocre Smaïn Rachiddi est fier en montrant avec un large sourire les milliers de palmier-dattiers juvéniles qui s’étendent devant lui écrasés d’un soleil brulant. Nous sommes tout près de la ville d’Errachidia dans la région de Tafilalet dans l’est du Maroc à 300 km d’Ouarzazate et 50 km de la frontière algérienne.
Ici il y a deux ans, il n’y avait que du sable et des cailloux. Mais si tout va bien l’exploitation de Smaïn (photo ci-dessous)commencera à produire dans 4 ou 5 ans, avec à terme une récolte se chiffrant en centaines de tonnes. Pour l’instant, ce n’est qu’un bout de terrain en zone présaharienne sur un plateau quasi désertique de 26 hectares émaillé d’innombrables petits plants à trois ou quatre feuilles alignés en rang d’oignon.
Ceux-ci sont arrosés en goutte à goutte par d’interminables tuyaux noirs reliés au vaste réservoir dont les pompes vont chercher l’eau à près de 90 mètres sous terre dans une nappe phréatique alimentée par de rares et violentes pluies d’orage de l’année ou la fonte des neiges du Haut-Atlas. Une sorte d’exploitation modèle en devenir pour un investissement conséquent de 400 000 euros. Entrepreneur dans diverses affaires de négoce, Smaïn Rachiddi  n’avait jusque-là pas vraiment la fibre agricole, mais il s’est dit qu’il y « avait là un bon business ».
D’autant que l’Etat l’a généreusement aidé à grand coup de subventions. C’est que le palmier dattier peut rapporter gros. Sur le marché de détail au Maroc, les meilleures variétés se vendent 110 dirhams par kilo (9 euros) et même jusqu’à 200 dirhams lors du Ramadan, la période de plus forte consommation. La datte mérite bien son surnom d’or brun du désert ! Mais le Maroc a un problème… Ses habitants consomment chaque année près de 150 000 tonnes de dattes, un business estimé à environ 200 millions d’euros. 
 Le souci ? La palmeraie ne produit que 120 000 tonnes de dattes par an, ce qui ne couvre pas la demande. Et le pays doit en importer 30 000 tonnes par an d’Algérie ou d’Arabie saoudite. Mauvais pour le commerce extérieur du royaume en lourd déficit. De plus l’offre est mal organisée et beaucoup de palmeraies restent exploitées dans une logique de simple cueillette selon le modèle millénaire des "trois étages » (palmiers, arbres fruitiers et cultures au sol), ce qui occasionne pertes et problèmes de qualité. Le marketing, quant à lui, au-delà de la simple mention « dattes du Maroc » est balbutiant. Enfin, une maladie qui dessèche les dattiers, le bayoud a ravagé une partie de la palmeraie marocaine ces dernières décennies.
Pour relancer la culture phoénicicole, vivifier l’économie des régions oasiennes et ainsi fixer sur place une part de la population, le royaume chérifien a lancé un vaste plan en 2011 pour booster la palmeraie.
« Dans le cadre du Plan Maroc vert, notre programme de développement agricole, l’Etat soutient cette culture. C’est une opération de reconquête. Le Maroc est le berceau historique d’une des meilleures variétés de dattes qui soit la Majhoul mais cette activité a été délaissée par le passé. Ce projet entre aussi dans la politique nationale de soutien aux régions semi désertiques notamment via l’Agence des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) réaffirmé ici même par le Souverain il y a quelque semaines. Cela représente un enjeu économique et social majeur pour les 1,4 million de marocains qui vivent dans les trois grandes zones d’oasis du royaume, soit 40% du territoire», nous explique Aziz Akhanouch, le ministre de l’Agriculture rencontré à Erfoud à l’occasion du quatrième « Festival international des dattes » qui se tenait dans cette ville début novembre.
L’Etat donc met le paquet via des subventions massives dans un programme pluriannuel qui se chiffrera à terme à plus de 100 millions d’euros. Il s’agit d’abord de soutenir les petits planteurs des oasis comme par exemple ceux de la vallée du Ziz, entre Errachidia et Erfoud. Recouverte de milliers de dattiers c’est une véritable « tranchée verte » au milieu du désert  surplombé par des falaises orangées et qui serpente le long de l’oued du même nom le plus souvent à sec mais régulé en amont par un vaste barrage.
Conseil agricole, fourniture d’intrants ou de jeunes plants sélectionnés, travaux hydrauliques, agrégation de l’offre via des groupements de producteurs… ici comme ailleurs, toute une batterie d’aides sont peu à peu déployées. Le taux de subvention peut atteindre 100% pour ces paysans qui souvent ne possèdent que quelques dattiers  dont la propriété, l’usufruit et le droit d’irrigation sont parfois détenus par des personnes différentes !
Le dattier ou Phoenix dactylifera se trouve en zone semi-aride de l’Atlantique africain à l’Inde. C’est une plante dioïque (il existe des pieds mâles et femelles) cultivée depuis la Haute antiquité. Le palmier dattier a été introduit dans les Amériques et fait notamment l’objet d'une culture intensive en Californie et en Arizona. Un palmier bien conduit et irrigué peut produire 80 à 100 kg de fruits par an. En culture extensive, la production s’élève de 20 à 30kg avec de fortes variations annuelles. La datte peut être consommée en l’état ou transformée en pâte, sirop ou confiture. Elle est aussi souvent utilisée comme fourrage pour les fruits les moins nobles par les éleveurs. La production mondiale est estimée à environ 8 millions de tonnes et est dominée par l'Egypte, l'Arabie saoudite et l'Iran.
Mais hormis l’amélioration de la palmeraie existante, l’Etat aide aussi au développement de grosses exploitations modernes sur le modèle de celle de Smaïn. Le Maroc compte 5 millions de palmiers dattiers, le 8ème rang mondial quand l’Arabie saoudite, le premier producteur de la planète en dénombre 21 millions.
Déjà 1 million de plants supplémentaires ont été mis en terre depuis le lancement du plan Maroc Vert en 2009. Aziz Akhanouch, ne veut pas s’arrêter là. « Notre objectif : 3 millions de plants en plus d’ici à 2020, soit une augmentation de 60% ». Avec notamment un objectif de 5 à 7 000 hectares de cultures intensives.
Un des rouages de ce projet se situe en amont, à savoir la production de plants. C’est, en effet, une des missions de l’INRA, l’Institut national de la recherche agronomique marocain et en particulier de sa station d’Errachidia. Abdelmalek Zirari (photo ci dessous), chef de ce centre nous explique « ici nous sélectionnons après collecte sur le terrain les variétés les plus productives ou appréciées comme le Mahjoul, mais il en existe des dizaines d’autres, en choisissant surtout des plants sains et issus de pieds mère productifs ». L’INRA d’Errachidia vient même de se doter d’un séquenceur ADN !
Ces plants sélectionnés, l’INRA les multiplie par clonage puis culture in vitro. Ces vitro-plants passés au stade in vivo (souches bourgeonnantes) sont ensuite le plus souvent vendus à la poignée de pépiniéristes certifiés du Maroc. Pour suivre la cadence, l'INRA d'Errachidia a investi dans l'extension de ses capacités pour 2,5 millions d'euros dans des salles de culture in vitro et autre salles d'ensemencement en surpression pour éviter les contaminations ainsi que dans une serre vitrée en cours de finition pour le "durcissement" des vitro-plants. Objectif passer de 20 000 souches mère produites par an à 45 000 d'ici 2015.
A coté de l'INRA, certains audacieux se lancent aussi dans la multiplication plus traditionnelles en pépinière à partir de rejets collectés sur des palmiers adultes sous le contrôle phytosanitaire des autorités. C’est le cas d’Abdelbar Belhassen. 
Ce prospère entrepreneur agricole trentenaire est installé à une quinzaine de km d’Erfoud. A son actif, notamment un élevage de chamelles laitières mais surtout une palmeraie intensive créé ex-nihilo voilà 5 ans sur plus de 90 hectares et doté de son propre système d’irrigation à quoi s’ajoute une vaste pépinière. Celle-ci sert bien sûr aux besoins propres de l’exploitation mais l’essentiel est vendu… à l’Etat.
L'administration acquiert en effet les plants sains et certifiés pour les distribuer aux petits planteurs ou aux grosses exploitations. Un bon business, l’Etat paye la plupart des plants 600 dirhams pièce (55 euros) et la pépinière peut en produire jusqu'à 10 000 par an… Quant à la palmeraie du "Domaine Belhassen", suivie au petit soin, avec travail du sol régulier, fertilisation et arrosage contrôlés par automatismes, elle commence à produire. Et déjà une extension est en route.
Bref, la générosité de l’Etat à tous les stades de la filière a suscité bien des vocations. Ainsi le groupe Benjelloun s’active sur un projet intégré intensif de 350 hectares de palmiers à Boudnib, à l’est d’Errachidia (interview audio ci-dessous). Et d’autres investisseurs agricoles venus d’Agadir notamment s’intéresseraient aussi de près à la région du Tafilalet. Spécialisé dans les agrumes, certains ont dû, dans leur région, renoncer à l’extension de leur orangeraies pour cause de conflits et restrictions sur l’usage de l’eau. Et ils ont compris qu’après l’orange, ils pourraient peut être passer à l’or brun.
A Erfoud, Pierre-Olivier Rouaud
Usine de conditionnement dans le désert
Elle est flambant neuve et a été inaugurée par le ministre de l’agriculture Aziz Akhanouch, à l’occasion du Festival international des dattes à Erfoud fin novembre. Situé à quelques km de cette ville, la petite usine de conditionnement d'Erfoud de 1 500 m2  est posée telle une boite blanche et bleue sur le désert. Gérée par des coopératives et des groupements de producteurs, sa mission est de rationnaliser et mieux qualifier l’offre locale dans le cadre de programme de développement mené avec le support, notamment, de la coopération belge. Et de favoriser le travail des femmes rurales. A l’intérieur une dizaine de femmes en blouse blanche, coiffées d’une charlotte trient et calibrent  les dattes qui défilent sur un tapis roulant avant de les peser et les ranger soigneusement dans des boites, puis de les stocker dans la chambre frigorifique. Alors que la période de récolte bat son plein, les fruits traitées ici viennent des palmeraies traditionnelles des alentours amenées à dos d’âne, par carriole à cheval, motos ou camionnettes. Des unités comme celle d’Erfoud  le Maroc en compte 21 aujourd’hui disséminées sur la zone des oasis. Chacune a nécessité un investissement  environ 1,2 million d’euros financé par des fonds américain de coopération (Millenium challenge) pour sept d’entre elles et le ministère marocain de l’agriculture pour les autres.

dimanche 26 octobre 2014

5eme Édition du Salon des Dattes




Le Salon International des dattes , Erfoud du 30 octobre au 2 novembre
"L'Eau source de vie de nos oasis, pour une gestion durable"

biginstu


Le Salon International des dattes au Maroc trouve ses origines dans la foire des dattes du Tafilalet.
Cette foire instituée par Dahir en 1940 a bénéficié en 1957 de la visite de SA MAJESTE LE ROI MOHAMED V.

C’est en 2010, à l’occasion de sa 70ème édition que SA MAJESTE LE ROI MOHAMED VI QUE DIEU LE GLORIFIEdonna ses hautes directives pour qu’elle soit transformée en 1ère édition du Salon International des Dattes. Ainsi, le salon est devenu un espace privilégié pour mettre en exergue l’agriculture phoenicicole, ses enjeux et ses défis et par là répondre à la nécessité de développer tous les sous-secteurs liés à l’écosystème oasien.

L’édition 2011 du Salon International des Dattes a été marquée par la visite de SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI QUE DIEU L’ASSISTE. Cette visite a honoré la région, le salon et les exposants. Elle a donné une grande impulsion aux différentes activités agricoles des oasis et en particulier le palmier dattier, pilier de l’agriculture dans ces zones fragiles, et source de revenu importante pour les agriculteurs de cette région.

Cette visite est venue concrétiser   l’importance donnée par SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI QUE DIEU LE GLORIFIE à ces zones  fragiles et pour consolider les importants projets  inaugurés lors des visites royales dans la zone.

Le Plan Maroc Vert a également réservé une place de choix au développement de la filière phoenicicole, ainsi un important programme de restauration et de restructuration des palmeraies marocaines a été mis en œuvre, il porte notamment sur la plantation de 1,4 million de palmiers à l'horizon 2014 et 3 millions à l'horizon 2020.

Le Salon International des Dattes du Maroc est pour cela, une plateforme de communication exceptionnelle pour la promotion de la datte marocaine.



------------------------------ Pour plus d'information consulter le site : sidattes.ma

dimanche 19 octobre 2014

L'appel des Oasis.

Entretien avec Mohamed Oudor,Président du Conseil municipal de Fam El Hisn et défenseur chevronné des oasis.

1-Mr Oudor, parlez-nous de l'oasis Tanzida, entre hier et aujourd’hui ?

Pendant longtemps Tanzida fut une oasis pied dans l’eau. En effet cette oasis créé sur les berges de l’ouedTamanart avait cette particularité d’abriter en son sein, au beau milieu de l’oued, un lac permanent d’où les palmiers dattiers et autres arbres puisaient directement la ressource dont ils avaient besoin.
Avec la succession des années de sècheresse, le lac s’est asséché et commence alors le long processus d’agoniede l’oasis, pour aboutir à son état actuel de dépérissement.
Sur le plan historique, Tanzida remonterait à l’époque almoravide dont la forteresse Tachoukalt, située à 2 kms au Sud-Est de Tanzida, constitue le témoignage encore vivant du passage par ce haut lieu de l’histoire par des AlmoravidesTanzida constitue, de ce fait, un espace d’identification historique et social.
Sur le plan agricole, l’oasis de Tanzida abrite les meilleures variétés de palmiers dattiers : BoufegousBouserkriet Jihel. La réputation de ses dattes va bien au-delà des frontières de la Commune et de la région avoisinante.

2- L'oasis de Tanzida n'est pas un cas isolé, d’autres en sont touchées de plein fouet par ces variationsclimatiques, que s'est-il exactement passé pour que nos oasis se trouvent dans cet état de délabrement,d’abandon voire d’agonie ?
En effet, depuis plusieurs décennies déjà, les oasis marocaines souffrent de plusieurs mutations néfastes, aux rythmes de plus en plus accélérés, qui se sont traduites par une dégradation manifeste et dangereuse de cet écosystème particulier.
Cette dégradation, due en particulier au changement climatique, est aggravée par une pression démographique et urbaine, d’une part, et par un comportement irresponsable de l’Homme, d’autre part. Cette dégradation s’est traduite par :
La perte de 40% de la surface végétale pour plusieurs oasis du sud marocain,
Le tarissement de plus de 50% des khettaras du Maroc,
La réduction de 20% au moins des superficies céréalières et baisse de 40% de la production des dattes,
Le dépérissement, à cause du Bayoud, des 2/3 du patrimoine phoenicole de certaines zones du territoire oasien,
L’abandon de plusieurs Ksours, chefs d’œuvres architecturaux, ou leur invasion anarchique par le béton,

  
Ces photos aériennes de certaines oasis de la région se passent de tout commentaire.


3-Est-ce la faute uniquement au climat ou bien l'homme a aussi sa part de responsabilité ? Et comment réagit la population locale à ce phénomène ?
Comme indiqué dans la réponse précédente la dégradation aujourd’hui des oasis est la résultante de l’action, volontairement ou non, du comportement de l’homme, accentuée par le changement climatique.
Mais l’action de l’homme est particulièrement blâmable dans ce sens qu’il est à l’origine, pour une grande part,du réchauffement climatique, phénomène identifié par Jean Batiste Fourier depuis 1824 !
Depuis lors, malgré une prise de conscience planétaire de ce phénomène, les multiples sommets, conférences et colloques internationaux n’ont pas réussi à endiguer le phénomène, même pas à en atténuer un tant soit peu l’impact.
Au niveau des oasis, la population vit les sècheresses successives sans trop comprendre les mécanismes qui sontà leur origine. Leurs conditions de vie précaires prennent le dessus sur les questions de préservation de l’environnement. Aussi le fatalisme joue plein son rôle.  
L’implication des populations dans toute stratégie d’atténuation et d’adaptation passera nécessairement par des actions intensives et ciblées de sensibilisation.  

4-Quelles actions urgentes concrètes préconisez-vous, sinon celles qui vous semblent prioritaires dans ce contexte ?
Dans la mesure où les oasis, territoires non émetteurs de gaz à effet de serren’ont aucun moyen d’agir au niveau des pays industrialisés seuls responsables du phénomène, au moins, deux trains de mesures sont à entreprendre par nos gouvernants en faveur de ces territoires : des mesures d’atténuation et des mesures d’adaptation.
En effet, il faut atténuer l’impact négatif des catastrophes «naturelles» (sécheresses prolongées, inondations, incendies des forêts, …), tout en mettant en place des stratégies volontaristes d’adaptation : mobilisation de la ressource en eau de surface pour régénérer les nappes phréatiques taries ou en voie de l’être, utilisation intensives des énergies renouvelables pour le pompage de l’eau domestique et d’irrigation et aussi pour l’éclairage domestique et public, ….    
5- Plusieurs programmes sont lancés simultanément dans la région, dont le modèle d'adaptation aux changements climatiques, reste une meilleure attitude pour faire face à un tel phénomène, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les besoins d'adaptation ?
Comme déjà signalé plus haut, pour nos territoires oasiens, condamnés à une disparition programmée (à l’horizon 2050 selon Mme La Ministre marocaine de l’environnement) si rien n’est fait, seule la combinaison, maitrisée, de deux stratégies claires d’adaptation et d’atténuation est en mesure de produire des résultats tangibles sur le long terme.
6-Mr Oudor, qu’est-ce qui explique votre engagement et votre mobilisation pour nos oasis, ces merveilles en péril climatique ?
Je vous dirais comme Astérix (tout petit je suis tombé dans soupe aux oasis). En fait, je suis né et j’ai grandi sous les palmiers, ces lieux magiques ont fortement marqués mes douze premières années. C’est forgée alors en moi une conviction : les territoires, quels qu’ils soient ne seront jamais mieux servis que par «leurs enfants». C’est cette conviction qui m’a poussé à rentreren 1992, dans la politique locale, d’abord en tant que conseiller communal puis comme Président de la Commune depuis 1997. J’ai eu également l’honneur de représenter la Commune et la Province de Tata au niveau du Conseil régional (1997-2003 et 2003-2007) et au niveau du Parlement en tant que député (2002_2007).
7-Un proverbe russe dit "L’eau n’oublie pas son chemin" et Antoine de St-Exupery a écrit "Ce qui embellit le désert c'est qu'il cache un puits quelque part», est-ce toujours exact ? Y va-t-il de l'espoir qu'un jour nos oasis reverdissent ou sont-elles désormais condamnées ? 
En guise de réponse je vais paraphraser feu SM le Roi Mohammed V qui avait dit au sujet de la destruction d’Agadir suite au tremblement de terre de février 1960 « Si le destin a décidé de la destruction d’Agadir, sa reconstruction est confiée à notre volonté et à notre détermination ».
Ainsi, pour nous, enfants des oasis, les changements climatiques ne doivent pas être vus comme une fatalité qui nous accable et nous anesthésie. Nous devons prendre en charge notre destin, aussi tragique qu’il soit, et lutter pour changer les choses avec les femmes et les hommes de bonne volonté et aussi l’appui inconditionnel de l’Etat. C’est dans cette approche que l’inscrit la création toute récente du «Réseau de Défense et de Développement durable des Oasis» avec comme mission principale de porter la voix des oasis auprès des responsables étatiques, des organisations internationales, de la presse et évidemment auprès des populations sans l’implication desquelles rien se sera fait.

dimanche 12 octobre 2014

Biodiversité menacée:
"Nos oasis se cachent pour mourir"

Une dizaine d'oasis du sud marocain sont dans une situation critique.Le changement climatique, la désertification, l'ensablement, la pénurie de l'eau ,mais aussi le comportement volontaire ou non,de l'homme sont les véritables menaces de la disparition de ce patrimoine culturel et naturel.Loin d'être un cas isolé,l'oasis de Tanzida agonise en silence.
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Pendant longtemps Tanzida fut une oasis pied dans l’eau. En effet cette oasis créée  sur les berges de l’oued Tamanart avait cette particularité d’abriter en son sein, au beau milieu de l’oued, un lac permanent d’où les palmiers dattiers et autres arbres puisaient directement la ressource dont ils avaient besoin.
"Avec la succession des années de sècheresse, le lac s’est asséché et commence alors le long processus d’agonie de l’oasis, pour aboutir à son état actuel de dépérissement "nous révèle amèrement Mr Mohamed Oudor,Président du Conseil municipal de Fam El Hisn et défenseur chevronné des oasis.
Sur le plan historique, Tanzida remonterait à l’époque almoravide dont la forteresse Tachoukalt, située à 2 kms au Sud-Est de Tanzida, constitue le témoignage encore vivant du passage par ce haut lieu de l’histoire par des Almoravides. Tanzida constitue, de ce fait, un espace d’identification historique et social.
Sur le plan agricole, l’oasis de Tanzida abrite les meilleures variétés de palmiers dattiers : Boufegous, Bouserkri et Jihel. La réputation de ses dattes va bien au-delà des frontières de la Commune et de la région avoisinante.
Aujourd'hui le constat est désolant et la vérité est effrayante.L'oasis Tanzida est enclavée, à défaut d'être enrayée. La palmeraie est en état de délabrement continu,elle est envahie par le sable,détritus et cadavres d'animaux venus de tout horizon.Les palmiers abandonnés,étouffent sous les branches mortes. Des maisons en pisé,vidées de leurs habitants,partis trouver fortune ailleurs.

La faute au climat...
Mais l'homme a aussi sa part de responsabilité.Depuis plusieurs décennies déjà, nos oasis souffrent de plusieurs mutations néfastes, aux rythmes de plus en plus accélérés, qui se sont traduites par une dégradation manifeste et dangereuse de cet écosystème particulier."Cette dégradation, due en particulier au changement climatique, est aggravée par une pression démographique et urbaine, d’une part, et par un comportement irresponsable de l’Homme, d’autre part" nous explique M.Oudor "Cette dégradation s’est traduite par une perte de 40% de la surface végétale pour plusieurs oasis du sud marocain,par le tarissement de plus de 50% des khettaras du Maroc, par la réduction de 20% au moins des superficies céréalières et baisse de 40% de la production des dattes. Le dépérissement, à cause du Bayoud, des 2/3 du patrimoine phoenicole de certaines zones du territoire oasien et l’abandon de plusieurs Ksours, chefs d’œuvres architecturaux, ou leur invasion anarchique par le béton" ajoute -t-il.

On peut encore s'adapter.
La responsabilité de l'homme dans la dégradation des oasis , volontairement ou non, n'a presque plus de doute ,accentuée par le changement climatique.Malgré le bilan dévastateur, des solutions existent,concrétisées en efforts suffisants et mobilisation de tous pour faire face à ce phénomène. Aussi seule la combinaison, maitrisée, de deux stratégies claires d’adaptation et d’atténuation est en mesure de produire des résultats tangibles sur le long terme.
" Deux trains de mesures sont à entreprendre par nos gouvernants en faveur de ces territoires : des mesures d’atténuation et des mesures d’adaptation" nous explique M.Oudor " Il faut atténuer l’impact négatif des catastrophes «naturelles» ,sécheresses prolongées, inondations, incendies des forêts, tout en mettant en place des stratégies volontaristes d’adaptation : mobilisation de la ressource en eau de surface pour régénérer les nappes phréatiques taries ou en voie de l’être, utilisation intensive des énergies renouvelables pour le pompage de l’eau domestique et d’irrigation et aussi pour l’éclairage domestique et public" ajoute  le maire de Fam El Hisn. 

Nouveau signal d'alarme pour nos oasis et par ricochet pour sa biodiversité et même si il y a urgence, il n'est pas encore trop tard. Il faut agir et vite pour nos territoires oasiens,condamnés à une disparition programmée à l’horizon 2050 selon Mme La Ministre marocaine de l’environnement, si rien n’est fait . 
Autrefois,terre d'accueil et carrefour des civilisations,aujourd hui,désormais,nos oasis se cachent pour mourir

dimanche 5 octobre 2014

Le Musée des Oasis

Le Musée des Oasis

Musée des Oasis dans le ksar El Khorbat, au sud du Maroc.
Ouvert en novembre 2002, le Musée des Oasis occupe un ensemble de trois maisons restaurées dans le ksar El Khorbat Oujdid. Sa superficie couverte est de 600 m² repartis à 3 niveaux.
Son but est absolument didactique. Il a été pensé pour répondre toutes les petites questions qui se pose le voyageur à propos de la culture du sud du Maroc
Le Musée des Oasis expose :
  • 711 antiquités et objets d'usage traditionnel.
  • 49 photos explicatives.
  • 33 photos historiques.
  • 17 plans et croquis.
  • 14 maquettes et reproductions.
  • cartes à thèmes.
  • tableaux explicatifs peints par l'artiste local Rachid Bouskri.
Ksar El Khorbat, Maroc Tél. 00-212-535880355 Fax 00-212-535880357 Mobile 00-212-676527392

dimanche 28 septembre 2014

A Skoura, le rêve d'une palmeraie100% écologique.

Catherine et Philippe sont établis depuis 2006 dans la palmeraie de Skoura, province de Ouarzazate, et ont mis en oeuvre un projet d'agrotourisme sous la forme d'une ferme d'hôtes, du nom de Sawadi, pour l'accueil de visiteurs de passage dans un espace verdoyant entièrement géré selon les principes du développement durable. A ce titre là, ils ont reçu le 24 février 2014 à Agadir des mains de la Ministre déléguée chargée de l'environnement, Madame Hakima El Haite, le Trophèe Maroc pour un tourisme durable, dans la catégorie environnement.
Aujourd'hui pleinement occupés à faire vivre leur ferme d'hôtes dans la palmeraie de Skoura, Catherine Quenisset et Philippe Ferrer Mora ne sont pas des nouveaux venus dans le domaine du développement durable puisque leurs professions en France les ont amené depuis longtemps à s'intéresser au développement de la qualité dans le monde de l'entreprise. C'est ainsi que tous deux ont participé à l'élaboration de la norme ISO 26000 relative à la responsabilité sociétale des entreprises, norme qui définit la responsabilité de toute entreprise en regard de l'impact de ses activités sur la société et l'environnement.
Catherine Quenisset et Philippe Ferrer Mora de la maison d'hôtes Sawadi par A. Azizi
Par un des heureux hasards de l'existence, ils découvrent lors d'un séjour au Maroc la palmeraie de Skoura et un projet de maison d'hôtes initié par un autre français sur un vaste terrain niché au milieu des palmiers. L'opportunité de reprendre en main ce projet les séduit et c'est alors qu'ils décident de poser leur vie au Maroc et d'ainsi poursuivre leur implication pour le développement durable, mais cette fois là, en mettant en pratique eux mêmes ce qu'ils enseignaient à d'autres, à savoir une activité économique performante mais qui n'impacte en rien sur la qualité environnementale de son territoire d'implantation et porteuse d'avantages sociaux pour la population avoisinante.
Au fil des années, Sawadi s'est agrandi pour passer de 4 à 20 chambres, une ferme s'est mise en place avec l'élevage d'une quarantaine de moutons, des chèvres, des volailles, des vaches. Un large espace est consacré à la culture des légumes et des fruits avec l'application effective des principes d'une agriculture biologique : zéro pesticide, zéro engrais, zéro produit chimique.
L'essentiel de ce qui se consomme ici est produit sur le lieu, grâce à une équipe motivée de 15 personnes et à une organisation maitrisée de tous les processus liés à leur activité : tri des déchets, compost, fabrication d'une lessive non toxique pour les sols, non traitement chimique de l'eau de piscine ...
La maison d'hôtes Sawadi par A. Azizi
Une activité économique qui crée de la richesse sans détruire son environnement
Comme aiment à l'expliquer Catherine et Philippe, Sawadi, c'est un véritable projet agricole et touristique avec une vraie exigence environnementale et cela fonctionne, contrairement à ce que trop de personnes continuer de penser. Pour eux, et l'expérience du terrain vient confirmer leur conviction, il est possible de cultiver le sol sans engrais, il est possible d'avoir du lait de qualité de la vache locale Tidili sans avoir besoin d'importer des animaux étrangers, il est possible de cultiver moultes légumes et fruits sans détruire les sols et les nappes phréatiques, il est possible de ne pas anéantir les abeilles par l'usage de tous les produits chimiques. Et, le plus important, il est possible de faire vivre une économie qui crée de la richesse sans détruire son environnement.
Catherine et Philippe considère Sawadi comme le prototype d'une activité touristique durable. Leur objectif, et finalement leur rêve, est que la palmeraie de Skoura devienne une palmeraie écologique, et donc durable. Sans cela, ce site naturel est voué à disparaitre comme ce fut le cas pour tant d'autres palmeraies.
L'urgence est double. Il faut avant tout cesser la destruction des sols par l'usage de tous les produits chimiques. Ils ont conscience que le point de départ de cette évolution doit se faire au niveau de la population, même si aujourd'hui, ils reconnaissent que personne n'est vraiment convaincu des avantages réels et surtout de l'efficacité d'une agriculture biologique.
L'autre urgence est selon eux est de maitriser le développement du tourisme dans la palmeraie. En l'absence d'une politique d'assainissement et de traitement des déchets, le nombre croissant de lieu d'hébergement sera catastrophique pour l’écosystème local et pour les habitants. A terme, et cela illustre le défi qui fait face à l'ensemble du Maroc, les touristes se détourneront de cette destination qui péréclitera peu à peu pour devenir un endroit sans économie, abandonné par sa jeunesse et sans plus d'avenir que de se voir recouvrir par les sables et l'oubli.
La maison d'hôtes Sawadi par A. Azizi
La Palmeraie de Skoura, laboratoire vivant de l'écologie
Pour parvenir à réaliser ce rêve d'une palmeraie 100% écologique, ils ont fait appel à leurs anciens réflexes professionnels et établi un plan d'action pour engager les évolutions nécessaires.
Selon eux, le premier des axes d'intervention est d'abord d'améliorer la vie des habitants de la palmeraie, notamment en apportant des réponses concrètes aux problèmes d'accès à l'eau ou bien à celui des transports. Ensuite, il convient de stopper l'impact négatif sur les sols par la mise en place d'un système de traitement des eaux et de tri sélectif des déchets. Enfin, et c'est le plus difficile, il faut travailler à l'évolution des habitudes en matière d'agriculture et pour y parvenir, ils proposent la mise en place d'un centre de formation où pourraient s'exercer les bonnes pratiques pour une agriculture biologique. Un tel lieu devraient notamment intégrer l'apprentissage des savoir faire artisanaux locaux et l'ensemble pourrait ainsi accompagner les adultes et les jeunes générations à s'approprier leur territoire pour le faire fructifier dans la durée et en saine harmonie avec le monde.
La palmeraie de Skoura pourrait ainsi devenir un lieu renommé de production de produits des terroirs : les produits à l'eau de rose, les confitures, le miel ... Elle pourrait redevenir un vrai oasis, un lieu de verdure et donc de fraicheur pour l'accueil de tous. Elle serait alors une source d'économie partagée entre tous les résidents, marocains comme étrangers.
De nombreuses personnes œuvrent déjà à cet objectif. Réunis en association ou par le biais de leur activité professionnel, comme ici à Sawadi, ils sont nombreux à comprendre que la Palmeraie de Skoura est sur le fil de son destin, que si rien n'est encore trop tard, rien n'est encore gagné.
Catherine et Philippe appellent de leurs voeux la mobilisation des responsables publics, au niveau local, provincial, régional et national, afin de faire de la palmeraie de Skoura l'exemple écologique pilote qui préfigurera le tourisme de demain, l'horizon 2030 de la vision stratégique du royaume.
C'est l'appel qu'ils ont lancé lors de la remise de leur Trophée Maroc 2014 pour un tourisme durable.
Une fois encore, l'équation gagnante pour un tourisme et un développement durables se confirme : le défi se joue et se gagne au niveau local ; population, acteurs privés et acteurs publics réunis dans un même mouvement.
La maison d'hôtes Sawadi par A. Azizi
Source: www.almaouja.com Le magazine du renouveau des territoires au Maroc

dimanche 7 septembre 2014

Un site a visiter avec Plaisir


Parce que nous aimons vraiment le nom de l'association !
 – à Ksar Jdid - Rissani.