dimanche 24 août 2014

Zagora/Eau La province au bord de la catastrophe

Edition N° 4314 du 08/07/2014

Zagora/Eau
La province au bord de la catastrophe
Surexploitation des nappes souterraines
Augmentation du degré de salinité
La pastèque au banc des accusés
Zagora s’assèche et les citoyens n’en peuvent plus. L’alimentation de la province en eau potable subit des arrêts répétitifs qui minent le moral des habitants. D’autant plus que cette eau est à forte salinité à cause de la surexploitation des ressources souterraines. La situation est tellement critique que les citoyens s’approvisionnent en eau dans les puits de la région de Fija ou Rbat Lhjar. Cette eau, non traitée, est acheminée vers le centre de Zagora dans des citernes de fortune, sans respect des normes d’hygiène. Ce qui expose la santé des consommateurs. De plus, le prix n’est pas à la portée de tous: près de 5 DH le bidon de 20 litres. Sachant que la zone enregistre un taux de pauvreté de plus de 20%. «En plein Ramadan et par des températures atteignant des pics de 56 degrés comme cela a été le cas la semaine dernière, la situation devient invivable pour la population», déclare Jamal Akchbabe, président de l’Association des amis de l’environnement à Zagora (AAEZ).
Cette crise ne date pas d’hier. Et si les ressources hydriques de la région sont quasi épuisées, c’est la culture de la pastèque qui est au banc des accusés. En effet, quelque temps maintenant, les agriculteurs, tentés par les caractéristiques climatiques de la zone, sont venus d’autres régions pour investir dans cette culture. Or, celle-ci consomme trop d’eau mais présente des avantages pécuniaires certains: la récolte, précoce, se fait au mois d’avril, ce qui permet aux producteurs de commercialiser leurs marchandises bien avant les autres régions. La sécheresse, la diminution de la pluviométrie qui est passée de 120 ml par an à 30 ml n’arrange pas les choses et les écologistes tirent la sonnette d’alarme sur ce risque imminent. «Nous attendons des pouvoirs publics que deviennent enfin effectives les dispositions de la loi 10-95, notamment les articles relatifs à la solidarité hydraulique entre les régions disposant de ressources abondantes et celles qui en sont dépourvues, seule solution durable», souligne Akchbabe.
Pour parer à cette crise, l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa-Drâa a élaboré une feuille de route et un plan d’action, en concertation avec l’ONEE, branche eau sur l’AEP, dans les centres déficitaires du Souss-Massa-Drâa. En effet, en plus de Zagora, Assa Zag, Guelmim, Igherme, El Guerdane, Tafraoute, Foum zguid, Mhamid El Ghizlane, Tagounite et Tamgroute sont aussi concernés. Les actions entreprises concernent essentiellement le dégagement de nouvelles ressources en eau par le renforcement des sondages de prospection des eaux souterraines, le creusement de nouveaux forages et la sensibilisation. D’un autre côté, l’exécution d’un lâcher d’eau à partir du barrage Mansour Eddahbi servira essentiellement à alimenter les champs captant dans la région de Zagora et réduire le taux de salinité des eaux souterraines au niveau de la palmeraie.

Suivi
Un suivi de l’état de remplissage des barrages va être assuré avec l’ONEE et l’ORMVA. Les mesures éventuelles concernant le démarrage de la prochaine campagne agricole seront, d’un autre côté, concertées et examinées en fonction de l’état des ressources en eau disponibles. A moyen terme, une station de dessalement d’eau de mer, financée par la Banque islamique de développement est prévu pour 2015. Elle permettra à Zagora de bénéficier d’un débit de 60 litres par seconde. En attendant, la population a soif et a besoin d’une eau potable de bonne qualité.
De notre correspondante, Fatiha NAKHLI

dimanche 10 août 2014

Les Oasis Un modèle de développement durable pour les zones arides

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Agroecologie oasis - GTD

www.gtdesertification.org/IMG/pdf/agroecologie_Oasis_CARI-2.pdf

Les Oasis. Un modèle de développement durable pour les zones arides. Patrice Burger ... sécheresse (ex. récents Maroc ... développement des oasis du Sud.)
www.gtdesertification.org/IMG/pdf/agroecologie_Oasis_CARI-

www.gtdesertification.org/IMG/pdf/agroecologie_Oasis_CARI-2.pdf

dimanche 3 août 2014

Vie d'une Oasis au Maroc


Source de vie
Une oasis est une zone fertile dans un espace aride ou désertique; au regard de son environnement, celle-ci relève non seulement d’une biodiversité riche, mais également d’une population qui a su préserver un savoir-faire ancestral, en phase avec le principe de développement durable, aujourd’hui fragilisé par un réchauffement climatique et une désertification qui n’en finit pas.
Tout commence par l’eau nécessaire à toute vie. L’oasis, marquée par une très faible pluviométrie, doit drainer l’eau en son sein pour survivre et s’épanouir. C’est en récupérant et canalisant les eaux de l’Atlas par de longues galeries souterraines pouvant s’étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres, appelées khettaras, et par l’eau contenue dans les nappes phréatiques peu profondes que l’homme réussit ce tour de main prodigieux.
L’eau captée est redistribuée à travers les cultures grâce à un système de goutte à goutte, pour certaines d’entre elles, ou par des canaux d’irrigation que l’on appelle ici, seguias. Ces systèmes permettent de répartir l’eau équitablement à travers l’oasis répondant à des règles bien définies.


Pivot de l’écosystème oasien : le palmier dattier

Cet arbre des régions chaudes dont la tige simple se termine par un bouquet de feuilles palmées, orchestre l’organisation des oasis.
L’année commence par l’élagage des palmes en janvier – février, suivi de la pollinisation des dattes en mars-avril pour une récolte prévue aux mois de septembre et octobre.
Les plants femelles donnent le fruit tant apprécié alors que le mâle donne le pollen nécessaire à la fécondation qui est fait par la main de l’homme. Rien ne se perd dans un palmier dattier, outre les délicieuses dattes qui sont consommées à longueur d’année, les palmes sont récupérées pour la vannerie et la confection de meubles de terrasse, pour les toitures et pour les litières d’animaux par ailleurs.
Le tronc, appelé stipe, sert à la confection de charpentes de toitures, de meubles ou de portes. Les fibres du tronc serviront, quant à elles, à la fabrication de cordes. Au Maroc, l’héritage d’un seul savoir-faire juif , permet la fabrication de la fameuse Merriah, eau de vie issue de la distillation de dattes ou de figues.
Depuis plusieurs décennies un fléau ruine l’économie des oasis : le bayoud. Il s’agit d’un champignon microscopique qui s’introduit par les racines et remonte petit à petit jusqu’au cœur des palmiers. Au bout d’un an, le palmier meurt non sans avoir contaminé ses voisins. La seule solution afin d’éviter toute propagation est de bruler le palmier malade. Pouvant s’élever à plus de vingt mètres, les palmes apportent l’ombre nécessaire au développement d’arbres fruitiers et de cultures.


Et aussi…

Parmi les arbres fruitiers nous découvrons souvent des abricotiers, citronniers, figuiers, oliviers et le cactus opuntia plus connu sous le nom de figuier de barbarie.

Cactus Opuntia & figues de barbarie

C’est l’une des espèces végétales les plus prometteuses des espaces arides.
Ses fruits sont largement consommés localement et représentent, à l’instar du palmier dattier, une source de revenu apprécié. Les fruits sont aussi utilisés comme colorant alimentaire et l’usage en cosmétique tend à rattraper la pratique en diététique.
Une huile est extraite par pression mécanique à froid des pépins de figues. Elle est particulièrement riche en acides gras et en vitamines E. Il faut quand même plusieurs centaines de kilos de fruits pour produire un litre de ce liquide précieux. Les raquettes permettent de produire un complément alimentaire, riche en protéine, pour le bétail.

Le monde vivant de l’oasis

Dans ce microcosme fertile au cœur d’un désert de sable ou de pierre, c’est tout un monde qui peuple l’oasis.
Entre stabulation et transhumance, l’élevage est aussi une composante essentielle du milieu oasien. Les moutons et brebis approvisionnent en viande, en lait et en laine destinée au tissage ; les mules et les ânes assurent les travaux de force tant pour l’eau que pour le transport ou les travaux agricoles. Ensemble, ils garantissent la fertilité des sols par la production de fumier nécessaire à une agriculture oasienne.

Le dromadaire…

Située dans une zone désertique, il ne peut y avoir d’oasis sans dromadaires autour de celle-ci. Il est connu pour ses capacités à supporter ce climat aride.
Il sert majoritairement au transport mais aussi, parfois, pour la qualité nutritive et médicinale de la graisse contenue dans sa bosse, pour sa viande et pour son poil tissé afin de confectionner les tentes nomades.
Qualifié de vaisseau du désert, le dromadaire a assuré la grandeur du commerce transsaharien permettant au Royaume du Maroc d’étendre son influence jusqu’en Afrique subsaharienne. Les chamelles produisent pour leurs petits, durant la période de lactation, une quinzaine de litres de lait riche en protéines et en vitamine C dont la moitié peut être prélevée. Sa viande, très appréciée, est largement consommée.
Les oasis influencèrent le chemin parcouru par les grandes traversées sahariennes ; unique lieu de vie et de fraîcheur elles servirent de points de repos où l’on venait se restaurer et se désaltérer.
Depuis l’apparition des véhicules à moteur et l’aménagement de routes, cette vocation diminue largement. Au Maroc, les oasis s’étendent de la côte atlantique à la frontière algérienne; au sud du tracé : Guelmim, Ouarzazate, Tinghir, Erfoud et Figuig.


SOURCE: Sud-Maroc.com

Vie d'une Oasis au Maroc